Dans l’atelier des fantômes

"Dans l’atelier des fantômes" de Juliano Caldeira

 

Né au Brésil, pays qui fut ce « Nouveau Monde », et qui ne l’est plus depuis, Juliano s’emploie à révéler les mécanismes d’une colonisation culturelle en jouant de l’hybridation pour appréhender une nouvelle réalité. Ne cherchez pas dans l’œuvre de Juliano Caldeira une simple image figée, un décor de surface ou une esthétique sage. Ici, la toile respire, s’agite, s’affronte. Elle est tension, lieu hanté par l’Histoire, les mémoires coloniales, les rêves écorchés et les identités fracturées de ce « Nouveau Monde » instable.

Dans cette série l’artiste brésilien orchestre un bal visuel où se mêlent rêves fragmentés, souvenirs détournés, visions hybrides. Chaque coup de pinceau est un acte politique, chaque geste une résistance. Les formes se déforment, les couleurs hurlent, les échelles s'entrechoquent : c’est une peinture en lutte, qui cherche moins à plaire qu’à révéler. Les notions d’hybridation et de métamorphose sont au cœur de sa démarche artistique.

Juliano ne peint pas le réel : il le démonte, le rêve, le contamine. Il joue des restes, des éclats d’images volées ou héritées, qu’il malmène pour en extraire une vérité fuyante – celle d’un monde en quête de soi.

À travers ses œuvres, c’est l’ombre d’un « Nouveau Monde » qu’il invoque, revisité par les récits imposés. L’artiste crée des nouveaux univers questionnant la place de l’humain dans notre réalité.

À travers diverses manipulations, tel un metteur en scène, allant du collage papier au traitement numérique, en passant par l’intelligence artificielle, il produit des nouvelles images qui serviront de modèle à ses peintures.